FRONTIÈRE WAGAH (INDE-PAKISTAN)

Pas compliqué, mais lente comme traversée ! Nos visas pakistanais en poche (35 USD, nous avons postulé 3 semaines à l’avance sur leur site, en 48h on les avait), on arrive en taxi depuis Amritsar à la frontière indienne. Il aura fallu 10 (!) contrôles de passeport (des fois par nécessité, des fois par curiosité), quelques questions et un contrôle des bagages pour s’en sortir de ce côté-là. Il est normalement interdit de sortir avec des roupies indiennes du pays, mais aucune question sur le sujet ne nous a été posée et heureusement, car ça nous permet de les changer pour de la monnaie pakistanaise.

Un bus passe ensuite de temps en temps (nous avons attendu env. 20min le nôtre) pour nous amener 500m plus loin, où les gardes-frontière se font face.

La célèbre arène où la cérémonie opposant l’Inde et le Pakistan a lieu tous les jours

Malgré les tensions entre les deux pays, le passage de l’autre côté se fait facilement. Nous arrivons durant la pause de midi, on attend donc 30min que la frontière rouvre, puis tout se passe rapidement. Nos bagages ne sont même pas scannés. Le certificat de vaccination covid est cependant contrôlé.

De l’autre côté, les taxis à la sortie de la frontière demandent des sommes disproportionnées. On marche donc sous 45°C pendant env. 1,5km avec une touriste laotienne pour trouver un autre taxi (2000 roupies le taxi, soit env. 10 CHF, ce qui reste cher !).

FRONTIÈRE PAKISTAN-IRAN (traversée du Baloutchistan)

Avant d’expliquer en détail cette frontière un peu compliquée, voici le lien de notre vidéo YouTube consacrée à cette aventure.

La frontière entre l’Iran et le Pakistan implique de traverser la province du Baloutchistan pakistanais, qui est connu pour être instable et dangereuse. Il y a plein d’articles et de vidéos sur ce sujet, alors pourquoi ajouter encore celui-ci ? Parce que malgré toutes nos recherches, il se trouve que notre expérience s’est révélée complètement unique. De plus, étant des voyageurs sans véhicule (contrairement à la majorité des étrangers qui traversent cette frontière), cela a un impact sur la manière de traverser.

Jaffar express

Nous avons traversé cette frontière en juillet 2022, du Pakistan en Iran. Nous avons commencé notre périple à Lahore, au Pakistan. Tout d’abord, on a pris le ‘Jaffar express’, l’unique train qui permet de se rendre à Quetta, la ville de départ à partir de laquelle on peut rejoindre la frontière iranienne. Le site officiel des chemins de fer pakistanais peut donner des informations sur ce train, mais lorsque nous l’avons consulté, ces informations n’étaient pas à jour. Nous avons acheté les billets de train au bureau de la gare à Islamabad. Nous les avons pris environ une semaine avant la date du trajet. Les billets partent vite, et il n’y avait déjà plus de place pour la 1ère classe qu’on souhaitait choisir. On s’est rabattu sur la classe ‘business’, couchettes avec air climatisé (6 couchettes par compartiment) (4900 PKR = 20 USD par personne pour Lahore-Quetta). Il y a aussi des bus qui font le trajet en 12h, mais nous avons préféré le train pour 2 raisons. Tout d’abord, pour le fun ! On adore le train et il n’était pas question de renoncer à prendre ce légendaire Jaffar express. Même si, on doit l’avouer, après avoir découvert que le train avait déraillé suite à une bombe sur les rails en janvier 2022, on était tenté de changer de plans. Mais c’était trop tard, les billets déjà pris. Seconde raison, on se doutait qu’il serait compliqué de bien dormir une fois arrivés à Quetta. Il nous semblait donc judicieux de prendre un train plutôt qu’un bus de nuit, puisqu’on dort bien mieux en couchette.

Notre train est parti plus ou moins à l’heure de Lahore (16h), et est arrivé à Quetta vers 18h30 le lendemain. A notre entrée sur le territoire de la province du Baloutchistan, des policiers ont fouillé le train (à la recherche de bombes/drogues), et nous ont ainsi ‘repérés’. Les touristes doivent être toujours sous protection/surveillance dans le Baloutchistan.

Un policier nous surveille/protège dans le train

Arrivées à notre hôtel à Quetta (pas de choix, tous les étrangers doivent séjourner au Bloomstar hotel (4000 PKR la nuit), à moins d’avoir un gros budget et de pouvoir se permettre une chambre au Serena hotel ou Lourdes hotel), nous y sommes restés jusqu’au lendemain, puisque les étrangers ne sont pas autorisés à en sortir sans escorte policière.

Après une chaude de nuit dans une chambre sans AC (l’hôtel était presque plein et nous avons pris ce qui restait), on se réveille à 7h du matin pour un départ vers 8h30 direction le ministère de l’intérieur. C’est le passage obligé pour tous les touristes qui arrivent à Quetta, afin d’obtenir un Non Objection Certificate (NOC). Une procédure un peu chronophage et pas très compréhensible pour nous, qui sommes bringuebalés dans différents bureaux et recevons un tonne d’informations contradictoires. Finalement, après quelques heures d’incertitudes, on reçoit ce précieux sésame qui signifie qu’on est autorisés à continuer sous escorte policière, direction l’Iran.

Mais c’est là que notre périple diffère complètement de toutes les autres expériences qu’on connaît : on nous informe qu’on va prendre le bus public jusqu’à la frontière. Alors que tous nos interlocuteurs (guides, voyageurs, etc.) nous assuraient qu’on seraient escortés 24h/24h, les officiels du bureau de police nous emmènent acheter des billets au terminal (2000 PKR par personne). Pas très rassurés, on se dit quand même que c’est un bon signe que la police, normalement hyper-flippée, nous laisse prendre seuls un bus pour traverser cette province. Cela doit vouloir dire que ce n’est pas si risqué. On patiente quelques heures à la station de police de Quetta (avec les détenus dans la cellule d’à-côté, pas super joyeux), puis on se fait amener au bus, qui part vers 16h.

Le trajet se passe aussi bien que possible, et on arrive dans le village de Taftan vers 3h du matin. Un policier nous attend et nous guide pendant 20 minutes à travers une obscurité quasi-totale (pas le moment de se faire peur…) direction le poste de police de Taftan. La chambre prévue pour les voyageurs est plutôt OK (mais je ne vous raconte pas l’odeur des toilettes), on se prépare un lit de fortune avec quelques couvertures sur la moquette, et on tâche de dormir quelques heures jusqu’à l’ouverture de la frontière.

Chambre au poste

Réveil à 7h30 le ‘lendemain’, on prend nos sacs et un gentil policier qui parle quelques mots d’anglais nous accompagne à pied à la frontière. On passe devant toutes les files (très gênants), et en deux heures on arrive de l’autre côté, en Iran ! Là, on rencontre le légendaire Roi de la frontière, Hamid, qui nous explique 2-3 trucs et nous donne des cartes sim avec 1GB de données, de quoi tenir jusqu’à la prochaine grande ville.

Hamid nous négocie un taxi pour Zahedan, à 80 km de la frontière (3 millions IRR, environ 10 USD), et après 1h de trajet on arrive à notre hôtel, le Sahel hotel (aussi négocié à 15 euros la nuit par Hamid). C’est pas le grand luxe, mais c’est climatisé, et après toutes ces nuits en transport ou à la police, c’est un peu le paradis ! On passe une nuit à Zahedan (une ville profondément inintéressante), puis on prend le lendemain un bus pour Kerman, où commence véritablement notre périple iranien !

Traversée, c’est parti !

Le bilan de cette épopée ? Beaucoup plus de peur que de mal ! On avait pris ça très au sérieux : des dizaines d’heures de recherches et de discussions pour nous être certains que ce n’était pas inconscient et qu’on pouvait faire cette traversée sans danger. Le Baloutchistan reste une région dangereuse et instable, mais les touristes ne sont pas visés par les attaques, et la situation s’est beaucoup améliorée ces dernières années. Cela fait 10 ans qu’il n’y a pas eu d’incident impliquant des touristes. En comparaison, nous avons eu bien plus peur pour notre sécurité dans certaines villes d’Amérique latines. La prudence reste toujours de mise!

N’hésitez pas à nous contacter pour toute question !

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